Plus de 500 études sur l’ail ont paru dans les
revues médicales depuis le milieu des années 1980. Elles concernent
généralement des composés soufrés qui se forment lorsque l’allicine,
responsable de l’odeur caractéristique de l’ail, est soumise à
diverses réactions chimiques. C’est à ces composés qu’on devrait les
vertus santé, l’action anticancérogène, anticoagulante, antifongique, antihypertension et antioxydante de l’ail.
L’allicine n’existe pas dans l’ail entier.
Celui-ci renferme de l’alliine, substance quasiment dépourvue d’odeur.
Mais, dès que les gousses sont coupées ou écrasées, une enzyme présente
dans les membranes des cellules, l’alliinase, entre en contact avec
l’alliine pour la transformer en allicine. Par oxydation, l’allicine
donne naissance à différents composés : ajoène, sulfure
d’allyle, sulfoxyde d’allylcystéine, des substances auxquelles on
attribue les vertus et bienfaits de l’ail.
Lorsqu’on consomme de l’ail, ces transformations s’effectuent tout naturellement pendant la mastication.
Il n’en va pas de même avec les suppléments à base d’ail
concentré. Pour que ceux-ci soient actifs dans l’organisme, il faut que
de l’allicine puisse se former à partir de l’alliine présente dans
l’extrait d’ail. Cela impose de protéger l’alliinase des
sucs gastriques, qui détruiraient immanquablement cette enzyme,
empêchant alors l’allicine de se constituer. C’est pourquoi les
suppléments à base d’ail se présentent sous forme de gélules ou
de comprimés gastro-résistants, ne se dissolvant que dans l’intestin, où
le milieu est moins acide.
Il existe un test pour vérifier la formation d’allicine en
simulant les conditions dans lesquelles les suppléments exécutent leur
parcours dans le tube digestif. Les résultats de ce test font
tout simplement sursauter. Plus de 80% des produits vendus sur le marché
dégagent moins de 15% du potentiel d’allicine allégué. On est loin
d’une dose thérapeutique.
En ce qui concerne la valeur thérapeutique de l’ail, seuls les tests cliniques peuvent trancher.
Ainsi, même si on a pu montrer, in vitro, que l’extrait d’ail retarde l’oxydation du cholestérol dans les cellules, cela ne prouve pas que son action soit identique dans l’organisme.
De nombreuses études ont été faites sur les bienfaits de
l’ail pour la santé. Au début, elles ont pu laisser croire qu’il avait
bel et bien la capacité d’abaisser le taux de cholestérol. Mais la
suite a été décevante. Une fois les résultats compilés et analysés, il a
bien fallu se rendre à l’évidence : la capacité de l’ail à diminuer le
cholestérol était minime et son effet sur la tension
artérielle, insignifiant. Les effets bénéfiques de l’ail ne sauraient
donc suffire à traiter ces maladies, mais peuvent cependant y
contribuer.
L’ail et les maladies cardiaques
S’il ne fait pas baisser le cholestérol, l’ail pourrait tout de même se révéler bénéfique pour le coeur.
L’ajoène, un sous-produit de l’allicine, réduirait peut-être le risque de crise cardiaque en empêchant la formation de caillots dans le sang.
Les vertus de l’ail pour mieux prévenir le cancer
L’horizon semble plus prometteur dans le domaine du cancer ;
les études se concentrent pour la plupart sur l’effet de l’ail cru ou
cuit plutôt que sur celui des suppléments d’ail. Une analyse de grande
ampleur a démontré que la consommation moyenne de 6 gousses d’ail ou
plus par semaine abaissait de 30% le risque de cancer colorectal et de
50 % celui de cancer de l’estomac, par rapport à la consommation de 1
gousse ou moins. L’incidence du cancer de la prostate pourrait aussi
être moindre, selon une étude menée par l’Institut national du cancer à
Shanghai, qui a évalué à 50 % l’abaissement du risque. Il faut cependant
se méfier de toutes ces études qui reposent sur les réponses des
participants et uniquement sur leur mémoire.
Autre hypothèse à ne pas écarter : une consommation d’ail élevée correspond souvent à un régime végétarien.
Il n’y a pas consensus au sujet de la quantité d’ail qui
doit être consommée pour produire un effet anticancérogène. On ne sait
pas non plus si l’ail cuit ou séché a la même valeur que l’ail cru.
Une chose est sûre : pour que l’ail dégage tout son potentiel, il faut
le hacher ou l’écraser avant consommation. C’est ce qui permet la
formation de l’allicine et de ses puissants dérivés.
Les inconvénients de l’ail
Riche en bienfaits et vertus santé, l’ail a toutefois tendance à donner une haleine forte. Pour
remédier à ce désagrément, il est conseillé de mâcher, à la fin du
repas, quelques feuilles de menthe ou de persil: ces deux herbes
sont très riches en chlorophylle, qui purifie l’haleine.
L’ail cru entraîne parfois des problèmes de digestion.
Le contact direct avec l’ail peut aussi irriter la peau et les
muqueuses. Enfin, l’ail, tant naturel qu’en comprimés, peut
augmenter l’effet des médicaments qui servent à fluidifier le sang. Il
faut donc en tenir compte si l’on en prend régulièrement.
Attention: l’ail s’oxyde vite
L’ail se conserve au frais et à l’abri de l’humidité.
N’oubliez pas de retirer le petit « germe » vert, peu digeste, et évitez
de hacher l’ail à l’avance, surtout si vous le mélangez à du persil ou à
de l’oignon : il s’oxyde vite et devient alors amer.
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