vendredi 5 août 2011

Des chercheurs ont identifié pourquoi la médication à la dopamine a des effets contradictoires sur la cognition

Les raisons pour lesquelles la thérapie médicamenteuse à la dopamine, utilisée pour soulager les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson, peut parfois avoir des effets indésirables sur la cognition ont été identifiées par Dr Oury Monchi, Ph. D. en modélisation neuronale et responsable de l'axe Neuroscience et vieillissement au Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM) affilié à l'Université de Montréal, et Dre Penny A. MacDonald, neurologue et fellow postdoctorale au laboratoire du Dr Monchi, dans le cadre d'une étude clinique dont les résultats viennent d'être publiés dans Brain: A journal of neurology. C'est la deuxième fois en trois mois que Brain publie les résultats de l'un des chercheurs de l'IUGM.
Notre étude permet de comprendre l'effet des médicaments à base de dopamine sur les déficits cognitifs reliés à la maladie de Parkinson. Le striatum est la région du cerveau la plus affectée par la perte de dopamine dans cette maladie. Celui-ci est divisé en plusieurs parties et si, dans la maladie de Parkinson, la partie dorsale est très endommagée, le striatum ventral est quant à lui relativement préservé, du moins dans les premières phases de la maladie. Or, nous avons observé que si les fonctions du striatum dorsal sont améliorées avec la thérapie dopaminergique, le tout se fait au détriment du striatum ventral qui, lui, subit une surdose de dopamine, ce qui compromet son bon fonctionnement, de déclarer Dr Monchi.
Jusqu'à maintenant, l'effet de la médication dopaminergique sur les déficits cognitifs observés dans la maladie de Parkinson était controversé. L'objectif de cette recherche était de faire le point sur cette question. Elle a combiné des séries de tâches en laboratoire et la neuroimagerie médicale, ce qui a permis aux chercheurs de distinguer clairement les fonctions cognitives spécifiques aux striatum dorsal et ventral et d'ainsi éclaircir la question.
La thérapie médicamenteuse à la dopamine est le meilleur traitement à ce jour pour contrôler les symptômes moteurs de la maladie. Elle peut toutefois avoir des effets négatifs sur des aspects précis de la cognition chez certains patients. Notre découverte nous permettra donc d'explorer d'autres avenues thérapeutiques, médicamenteuses ou non, qui pourront aider les personnes atteintes dans la globalité de leur maladie. Ces résultats pourraient contribuer au développement de la médecine personnalisée qui est maintenant une avenue à étudier avec beaucoup d'attention, d'expliquer Dre MacDonald.

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