Une étude suisse, parue dans le journal médical Cancer Journal, montre qu'un médicament utilisé pour traiter le cancer du sein peut également être utile pour traiter le cancer du poumon. Cette étude en utilisant des médicaments anti oestrogènes a permis une réduction du nombre de décès consécutifs à un cancer du poumon.
Selon les auteurs de cette recherche, si elle se confirme, pourrait avoir des implications substantielles en pratique clinique. Cependant des tests cliniques de large échelle sont nécessaires avant que des conclusions puissent être tirés.Les hormones ont depuis longtemps été associées à certaines formes de cancers. Le tamoxifène anti-oestrogène est utilisé depuis plus de 40 ans pour combattre le cancer du sein.
Certaines études ont montré que l'augmentation du taux des oestrogènes, par exemple lors d'une thérapie substitutive hormonale, augmentait le risque de cancer du poumon. Les chercheurs de l'université de Genève se sont demandés si l'accroissement du taux des oestrogènes pouvait augmenter le risque de décès consécutif au cancer du poumon et si la réduction des oestrogènes pouvait avoir un effet opposé.
Les auteurs ont dès lors analysé des données provenant des dossiers de 6.655 femmes diagnostiquées avoir eu un cancer du sein entre 1988 et 2003. Seules la moitié d'entre elles ont eu des prescriptions d'anti-oestrogènes.
Les auteurs n'ont constaté aucune différence significative dans le nombre de femmes ayant développé un cancer du poumon mais celles ayant été traitées par des anti-oestrogènes ont eu un taux de mortalité inférieur. Pour le docteur Elisabetta Rapiti, qui a mené l'étude, ces résultats soutiennent l'hypothèse d'une influence hormonale sur le cancer du poumon, ce qui avait été suggéré par des résultats tels que la présence de récepteurs d'oestrogènes et de progestérone dans une proportion substantielle de cancers de poumon.
Pour cet auteur si des études complémentaires confirment ces résultats et constatent que les agents antioestrogènes améliorent les taux de survie du cancer du poumon, ceci pourrait avoir des applications importantes en pratique clinique puisque le cancer du poumon est en fréquence la deuxième forme de cancer.
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