mardi 27 septembre 2016

Des bactéries qui ciblent directement la zone de cancer

Le chercheur Sylvain Martel voit le chemin que parcourt sa bactérie à l’aide de l’imagerie par résonnance magnétique.
Une nouvelle technologie développée à Polytechnique Montréal pourrait donner une lueur d’espoir à des patients souffrant de cancer puisqu’elle permet de combattre la maladie là où certains médicaments ne peuvent se rendre.
«Il nous arrive de devoir annoncer à des parents qu’il n’y a pas de solution pour leur enfant atteint d’un cancer au cerveau. Avec la nouvelle technique, on pourrait leur offrir un peu d’optimisme», souligne la Dre Anne-Sophie Carret, spécialiste en hématologie-oncologie en pédiatrie au CHU Sainte-Justine.
Emballé
La médecin est emballée par la nouvelle technologie développée par le chercheur Sylvain Martel de la Polytechnique qui permet d’envoyer des médicaments directement dans la zone cancéreuse.
« On ne développe pas de traitement.  on est plutôt une espèce de Fedex. On livre le meilleur médicament possible directement au bon endroit » – Sylvain Martel
«Grâce à cette technique, on pourrait en quelque sorte percer les mailles du filet entourant les méninges et les traiter sans endommager les tissus sains. En ce moment, environ 98 % des médicaments ne réussissent tout simplement pas à se rendre jusqu’aux méninges», insiste la spécialiste.
Le professeur Martel et son équipe se servent d’une bactérie qui existe déjà dans la nature. Cette dernière est chargée de médicament, puis envoyée dans le système sanguin.
À l’aide de champs électromagnétiques, les chercheurs peuvent contrôler la trajectoire de la bactérie et l’envoyer directement vers les cellules malades.
Cette dernière est d’ailleurs attirée par les endroits qui contiennent très peu d’oxygène, ce qui caractérise aussi les zones cancéreuses. Une fois sur place, la bactérie libère son médicament à l’endroit exact où le patient en a besoin.
«On ne développe pas de traitement. On est plutôt une espèce de FedEx. On livre le meilleur médicament possible directement au bon endroit plutôt que de bombarder toute une zone», compare M. Martel.
Testé avec succès
La technique a été testée avec succès sur des animaux. Le guidage de ses microtransporteurs de médicaments à travers les vaisseaux sanguins jusqu’au foie d’un lapin a notamment fonctionné.
Le chercheur, qui travaille depuis 15 ans sur le procédé, est dorénavant à la recherche de financement afin de mener des tests sur les primates et ainsi convaincre Santé Canada de l’efficacité de son approche.
«Dans le monde, il y a une personne qui meurt du cancer toutes les quatre secondes. Avec cette technologie, on pourrait peut-être sauver des vies et diminuer la toxicité des traitements en plus de réduire les coûts sur le système de santé», espère M. Martel.

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