mardi 27 septembre 2016

Conseils pour apaiser un enfant anxieux

Première rentrée scolaire, moments passés seul avec une gardienne… L’anxiété peut avoir diverses sources chez un enfant et des répercussions même chez ses parents. Très fréquente, elle apparaît habituellement vers l’âge de trois ou quatre ans. Même si la plupart ne reçoivent pas de diagnostic à cet effet, un enfant sur 10 fera l’expérience d’inquiétudes éprouvantes qui pourraient être qualifiées de troubles anxieux, dit le Dr John Walker. Professeur de psychologie de la santé à l’Université du Manitoba, il est codéveloppeur du programme en ligne Coaching for Confidence, qui aide les parents à gérer l’anxiété de leur enfant au moyen de stratégies à utiliser à la maison.
 
Donner un nom à l’anxiété

L’anxiété est une émotion normale, et il faut en parler avec les enfants. «Ce n’est que lorsque celle-ci prend des proportions alarmantes qu’elle devient véritablement un problème», dit Susan MacKenzie, psychologue et chef du Serice médical du Programme pour les enfants, les jeunes et leur famille au Centre de toxicomanie et de santé mentale, à Toronto. Elle recommande d’aider le jeune à identifier ce sentiment. «En lui donnant un nom, vous l’aidez à comprendre qu’il n’est pas le seul à le ressentir», explique-t-elle. Le recours à un livre peut aider à aborder le sujet et en discuter: la psychologue suggère la série Frisson l’écureuil, de Mélanie Watt, dans laquelle un écureuil sympathique, mais timide, doit faire face à ses différentes peurs: qu’est-ce qui se cache dans le noir? Comment se faire des amis? etc.
 
Affronter sa peur, une étape à la fois

Surmonter ses peurs est la façon la plus efficace de vaincre l’anxiété, selon John Walker, et c’est plus simple qu’il n’y paraît. «Ce qui garde l’anxiété en vie, c’est avant tout le fait de l’éviter», dit-il. Par exemple, si un enfant a peur des chiens ou de lire à voix haute en classe, il y a de grandes chances qu’il s’esquive devant de telles situations. Le problème est qu’en agissant ainsi, «il n’aura jamais la chance d’apprendre à surmonter sa peur», explique le psychologue.

Résoudre le problème par étapes peut rendre le processus plus facile. Si votre enfant souffre d’angoisse de séparation et qu’il a de la difficulté à rester seul avec une gardienne, faites-la venir lorsque vous êtes à la maison. Ainsi, il se sentira peu à peu à l’aise en sa présence. Après quelques visites, sortez pour une courte promenade tandis que la gardienne reste avec lui. Vous pourrez ensuite augmenter progressivement la durée de vos absences. La répétition est la meilleure façon d’enseigner à l’enfant comment gérer les situations qui le rendent anxieux, selon Walker.
 
Pratiquer la respiration profonde

S’entraîner avec son enfant à prendre de grandes respirations durant des moments de calme lui permettra d’apprivoiser cette technique de relaxation et simplifiera les choses lorsqu’il aura à l’utiliser en cas de stress. «Lorsqu’une personne devient anxieuse, son rythme cardiaque tend à s’accélérer et sa respiration devient moins profonde», explique Susan MacKenzie. Moins d’oxygène se rend alors aux muscles et au cerveau, ce qui accroît l’effet de panique. «De grandes respirations contribueront à ralentir le rythme cardiaque et un sentiment de calme physique s’installera», dit la psychologue. Pour entreprendre cet entraînement, elle propose de recourir à un livre de prise de conscience, par exemple Calme et attentif comme une grenouille, d’Eline Snel, qui aide les enfants à respirer à fond, comme une grenouille.
 
Laisser l’enfant résoudre le problème par lui-même

Si votre petit anxieux vous pose sans cesse des questions dramatiques — «Et s’il y avait un incendie dans la maison?» «Et si tu oubliais de venir me chercher après l’école?» —, votre première réaction sera probablement de le rassurer en lui affirmant que ça n’arrivera jamais. John Walker considère toutefois qu’il vaut mieux la lui renvoyer: «Et si cela arrivait, que ferais-tu?» Il précise: «Rassurer constamment les gens anxieux finit par maintenir l’anxiété en vie.»

Demander au jeune de répondre à sa propre question l’aidera à développer sa capacité à résoudre des problèmes, ce qui le rendra plus confiant en lui-même et lui donnera les outils nécessaires pour trouver des solutions dans des situations futures. S’il ne sait pas quoi faire dans un contexte particulier — comment sortir de la maison en cas d’incendie, ou comment se rendre au secrétariat de l’école pour demander qu’on vous appelle si vous n’êtes pas là —, expliquez-lui les étapes à suivre. Cette mise en situation fictive l’aidera à faire face à ses peurs et à comprendre que ces circonstances ne sont pas si catastrophiques et sont en fait gérables.
 
Faire une répétition

Il est bien connu que c’est en forgeant qu’on devient forgeron. De ce fait, entraînez votre enfant à affronter ce qui le rend anxieux dès que vous en avez l’occasion. Par exemple, si la rentrée scolaire l’angoisse, il peut être utile d’en parler avec lui; mais il est aussi possible de se rendre à l’école à la fin d’août et de jouer dans la cour. Peut-être même pourrez-vous demander à un enseignant de faire une visite de la classe pour permettre au futur élève de s’asseoir à un pupitre et de voir à quoi ressembleront ses journées. Plus un enfant se prêtera à un tel exercice, plus il sera à l’aise de le faire seul.
 
Offrir une récompense amusante

Amener un enfant à faire quelque chose dont il a peur peut représenter un véritable défi, mais c’est la clé pour vaincre l’anxiété. Une étude menée par la Clinique Mayo, aux États-Unis, a révélé que les enfants qui évitent les situations sources de peur sont sujets à souffrir d’anxiété. Selon John Walker, il est acceptable d’offrir une récompense pour motiver un jeune à surmonter une épreuve stressante. «Lorsqu’il doit faire quelque chose de difficile, établissez une situation qui comprend une récompense à la fin, dit-il. Les activités avec les parents sont efficaces.» Il explique justement que les enfants sont particulièrement motivés par tout ce qui inclut de passer du temps avec leurs parents. Par exemple, une fois qu’il a terminé une présentation orale éprouvante en classe, pourquoi ne pas organiser une soirée pizza en famille?

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